L'abbaye de Saint-Martial a connu un important rayonnement intellectuel et artistique, particulièrement dans
le domaine de la musique sacrée. Elle fut un lieu majeur de la composition et de la diffusion du plain-chant et des premières polyphonies entre les Xe et XIIe
siècles.
Les nombreux abbés pratiquèrent le plain-chant ; voilà qu'on ose placer une voix différente sous ce que chante le thème grégorien : d'abord timide tenue ou bourdon, puis chant parallèle ou en
miroir (déchant). Peu à peu s'élaborent des
constructions polyphoniques de
plus en plus complexes conduisant de l'unisson initial à l'unisson final après un parcours musical jusque là inouï : ainsi naît l'organum, point de départ de la polyphonie vocale occidentale.
L''École de l'Abbaye Saint-Martial de Limoges va rayonner sur toute l'Aquitaine et en Europe entre le
XIe et le milieu du XIIIe siècle, ses compositions n'ayant pas laissé le nom de leurs auteurs ; elle ouvrira la voie à l'École de Notre-Dame de Paris, à partir du milieu du XIIe siècle, où des
compositeurs tels que Léonin ou Pérotin développèrent l'organum..
Après s'être consacrée au chant grégorien et à la musique médiévale telle qu'elle se pratiquait à l'abbaye de Saint-Martial, la Schola Martialensis a orienté son programme vers divers
aspects la la musique vocale et instrumentale de la Pré-Renaissance et de la Renaissance d'Europe occidentale.